
La République centrafricaine franchit une nouvelle étape dans le renforcement de son système judiciaire avec l’installation officielle des acteurs du Tribunal administratif de Bambari.
La cérémonie, présidée par le Ministre d’État chargé de la Justice, de la Promotion des droits humains et de la Bonne gouvernance, Garde des Sceaux, Dr. Arnaud Djoubaye ABAZENE, s’est déroulée en présence de l’Inspecteur Général des Services judiciaires, M. Egide GOUGUIA, du Président du Conseil d’Etat, M. Dominique SAÏD-PANGUINDJI, du Directeur général des Services judiciaires, M. Saint Paul DONGO-SINDO, des autorités locales, des partenaires techniques et financiers, dont la MINUSCA.
La cérémonie a été marquée par la présentation officielle des membres de ce nouveau tribunal. Il s’agit du Président Cédric Hurtrel Gambo, du Commissaire du Gouvernement Luis Nguerekongbo Garballaud Gaziamodo, des Juges Judicaël Bindoumi Ampomo, Loïc Garaudy Yamodo, et Landry de Bonheur Malengapot Gueressoko, et du Greffier en Chef Armand Kebah.
Créé dans le cadre de la loi n°96.006 du 13 janvier 1996 et concrétisé par le décret n°25.228 du 1er juillet 2025, ce tribunal figure parmi les six nouvelles juridictions administratives instituées afin de rapprocher la justice des citoyens.
Après Bangui et Bouar, c’est au tour de Bambari, considérée comme la deuxième capitale du pays, de voir son tribunal administratif entrer en fonction.
Dans son allocution, le Ministre d’État a rappelé que cette installation marque une étape historique pour la justice centrafricaine, et traduit la volonté politique du Président de la République, Professeur Faustin Archange TOUADERA, et du Premier ministre, Félix MOLOUA, de garantir l’accès à la justice pour tous.
« Désormais, nul n’est au-dessus de la loi, même l’État et ses représentants », a-t-il affirmé, insistant sur le rôle du Tribunal administratif comme garant de la légalité des actes de l’administration et défenseur des droits des citoyens face aux abus du pouvoir public.
Jusqu’ici, l’unique Tribunal administratif basé à Bangui ne suffisait plus à répondre aux besoins des justiciables, en raison de l’accroissement de la population et des contraintes logistiques.
L’ouverture de Bambari permettra de désengorger la capitale et d’offrir aux populations de la région une justice plus rapide et accessible.
D’après le Garde des Sceaux, le tribunal sera également compétent en matière électorale, notamment pour le contentieux des candidatures aux élections législatives et municipales, renforçant ainsi le processus démocratique au niveau local.
S’adressant directement aux magistrats nouvellement installés, le Ministre d’État les a exhortés à exercer leurs fonctions avec « rigueur, indépendance et probité ». Il les a également invités à sensibiliser la population sur le rôle et le fonctionnement du tribunal, afin de renforcer la confiance du public dans cette nouvelle institution.
Le Ministre d’Etat n’a pas manqué de saluer, dans son discours, l’appui de la MINUSCA, du PNUD, de l’Union européenne et d’ONU Femmes pour leur contribution multiforme au rayonnement de la justice centrafricaine.
« Ensemble, nous allons unir nos efforts pour que ce tribunal soit une référence d’efficacité et d’équité », a-t-il conclu, avant d’inviter les populations de Bambari à recourir à cette nouvelle juridiction pour faire valoir leurs droits.
Avec cette installation, la République centrafricaine poursuit son ambition de bâtir une justice plus proche, plus crédible et véritable levier de paix et de prospérité.